Mes réalisations
Récits de vie
Marthe R (Dambach-la-Ville – 67), Souvenirs d’autrefois, 2019.
Ernestine M (Morsbach – 57), Mes mémoires, 2019
Marcel W (Sélestat – 67), Quoi que vous fassiez les Waffen-SS vous rattraperont, 2019.
Charles F (Dambach-la-Ville – 67), Histoires de ma Vie, 2018
Paul G (Baldenheim – 67), Pauli, une vie, 2016
Essais
Anita F (Colmar – 68), Essai sur l’Essentiel et la synchronicité de la Vie, 2019.
Paul GROSSHANS (Baldenheim – 67), Pauli, une vie, 2016
Je suis né le 3 octobre 1934, à Colmar en Alsace. J’ai vécu l’essentiel de ma vie dans la rue de Sélestat à Baldenheim, à quelques kilomètres de la frontière allemande.
Mes premiers véritables souvenirs remontent à l’âge de trois ou quatre ans, peu avant le début de la Seconde guerre mondiale.
À commencer par ce jour où, mon père, Alfred est rentré de l’hôpital en se déplaçant avec une paire de béquilles. J’étais en train de m’amuser au fond de la petite parcelle de vigne derrière la maison lorsque je l’ai entendu arriver. Ivre de joie à l’idée de le revoir après plusieurs jours d’absence, je me suis mis à courir dans sa direction. Je courais, courais si vite que j’en oubliais de respirer. En arrivant face à mon père, j’avais le souffle coupé. Je suffoquais. Entravé par ses béquilles, il ne pouvait rien faire. C’est alors que mon grand-père, Chènie est arrivé et m’a mis la tête sous un robinet d’eau, jusqu’à ce que je reprenne ma respiration.
Mes premières années étaient très belles malgré le contexte et les événements à venir. Petit, j’étais très entouré. Enfant unique, je cohabitais avec mes parents, Alfred « Freddy », Caroline « Lina » et mes grands-parents maternels, Joseph « Chènie » et Salomé « Sammie ». Il n’y avait que moi qui me faisais appeler par mon véritable prénom, Paul. (…)
Charles FREY (Dambach-la-Ville – 67), Histoires de ma Vie, 2018
Le 2 mai 1956 est une date qui restera, à jamais, gravée dans ma mémoire. Ce jour-là, j’ai fait mon sac et suis parti, en train, à Sarrebourg où j’étais attendu pour effectuer quatre mois de service avant deux ans d’engagement militaire en Algérie. Une formation en deux temps : deux mois d’enseignement simple puis deux mois de spécialisation. À l’automne 1956, j’étais officiellement devenu un tireur de mortier rattaché à l’Infanterie (…)
Pendant nos entraînements nous avons été préparés, autant que possible, à réagir dans le cadre de missions extérieures minutieusement préparées par notre commandement. Mais la guerre comporte aussi son lot de très mauvaises surprises.
Je l’ai compris le soir de Noël 1956. Nous nous préparions à profiter d’un dîner de fête qui s’annonçait plus riche que les repas ordinaires. Nous nous réjouissions tous de cette soirée. Alors que j’attendais, dans la cour avec mes camarades de section, l’annonce du repas, des membres du Front de Libération National (FLN) ont lancé un assaut surprise. Ils sont entrés et se sont mis à tirer dans le tas. Tout le monde a saisi son PM, pour riposter. Des coups de feu résonnaient de toute part. Dans la pénombre de la nuit, je ne distinguais rien d’autre que la lueur des balles qui fusaient. Je ne savais pas dans quelle direction regarder ou tirer. C’était le chaos. Les échanges de tirs ont duré dix minutes. Dix longues minutes qui ont suffi « à tout foutre en l’air ».
À la fin de l’attaque, j’ai pris conscience qu’une bonne étoile avait dû veiller sur moi. Ils auraient pu tous nous tuer comme de simples moutons amassés en troupeau (…)
Ernestine MARHOFFER (Morsbach – 57), Mes mémoires : La vie est une fleur, la famille en est le miel, 2019.
En avril 1939 est né mon plus jeune frère Edgar. J’avais treize ans et j’étais ravie de pouvoir aider maman à s’occuper de lui lorsqu’elle en avait besoin. Tout était bien jusqu’à la fin de l’été. Alors que je profitais gaiement des quelques semaines de vacances avant ma dernière année d’école et l’examen du Certificat d’Étude, la Seconde Guerre mondiale a éclatée. L’ordre a été donné d’évacuer le village tout entier vers le Sud-Ouest de la France, en Charente. Le 1er septembre 1939, papa et maman ont chargé le peu d’affaires que nous possédions sur notre charrette. Nous avons attelé notre unique vache et nous sommes rendus sur la place du village afin de nous greffer au convoi de Morsbachois en partance pour un exode sans précédent.
Ce fut le point de départ d’un interminable voyage de quinze jours. Nous sommes d’abord partis à pied. Des heures et des heures de marche le long de petites routes de campagne. Ma mère, qui allaitait un enfant de quatre mois, était exténuée mais tenait bon malgré tout. Notre convoi fit halte dans la commune de Delme, à un peu plus de cinquante kilomètres de la maison. Là, les choses se sont compliquées. Nous avons été contraints à abandonner la charrette et la vache. Nous n’avions plus rien d’autres que les habits que nous portions sur le dos et les quelques sacs que nous étions en mesure de porter à bout de bras. Là-bas, nous devions patienter avant d’obtenir le droit de monter dans un train. Nous étions par ailleurs affamés. Je me souviens être allée frapper à la porte d’habitants de la ville pour leur demander un peu de lait pour Edgar qui ne s’arrêtait pas de pleurer de faim. On me claquait la porte au nez. (…)
Marcel WEIBEL (Sélestat – 67), Quoi que vous fassiez les Waffen-SS vous rattraperont, 2019.
Je n’ai jamais pensé à écrire mes mémoires. Pour moi, le travail et la famille ont toujours été au centre de tout. Ils ont rythmé ma vie, l’ont bien rempli. À mon sens, le passé a toujours été le passé. Le « laisser derrière moi » a été ma porte de sortie. Je regarde, autant que possible, vers l’avenir. Si j’avais pensé autrement sans doute que mon existence d’adulte aurait été bien plus difficile à vivre qu’elle ne l’a été.
Toutefois, il y a quelques semaines, en feuilletant les pages des Dernières Nouvelles d’Alsace, je suis tombé, par hasard, sur un article qui a particulièrement retenu mon attention. Philippe Collin, un journaliste et dessinateur de bandes-dessinées, y racontait comment il avait, du jour au lendemain, tourné le dos à son grand-oncle qu’il adorait, Marcel Grop.
Pourquoi ? Parce qu’il a compris, au détour d’une conversation qu’il espionnait, que son aïeul, jeune alsacien de dix-sept ans pendant la Seconde Guerre mondiale, avait fait partie du tristement célèbre escadron militaire allemand des Waffen-SS de 1944 à 1945. Pour le jeune homme de vingt ans, il était de notoriété publique que tout Waffen-SS était un volontaire qui avait sciemment prêté allégeance à Hitler, dans le but de servir son triste dessein jusque dans la mort.
Sans autre forme de procès, Philippe Collin a renié son grand-oncle et ne lui a plus jamais adressé la parole jusqu’à la mort de ce dernier en 2009, refusant de le laisser s’expliquer. Plus tard, le neveu devenu journaliste, a démarré des recherches afin de connaître exactement le parcours de Marcel Grob. Il a découvert qu’il a été incorporé « malgré lui », forcé à porter pour toujours ce lourd secret. Le même que le mien.
C’est l’histoire d’un jeune alsacien embrigadé de force dans la Luftwaffe puis dans la Waffen-SS, mon histoire, que je souhaite aujourd’hui raconter afin que mes enfants, mes petits-enfants, mes arrières petits-enfants et ceux qui suivront ne s’arrêtent pas à cette estampille, mais sache exactement quelle fût ma réalité entre 1943 et 1945. (…)
Marthe R (Dambach-la-Ville – 67), Souvenirs d’autrefois, 2019.
Dès mon enfance, j’ai joué dans de nombreuses pièces en langue allemande ou alsacienne. J’étais toute jeune lorsque je suis montée pour la première fois sur scène. Je jouais dans une pièce de Noël, dont je ne me rappelle plus le nom, le rôle de Prinzezela Reseda tandis que mon frère Fernand, alors en bas-âge, incarnait le Prinz Schangela. J’ai retrouvé le chemin des planches des années plus tard. À l’automne 1954, sur l’invitation des jeunes de la troupe de théâtre des Bangelas, je me suis rendue à l’une de leurs répétitions qui se déroulait toujours au foyer Notre-Dame d’Epfig. Nous étions tous assis sur des chaises et l’un après l’autre devions faire des essais afin de répartir les rôles. Drame, comédie, quel que fut le genre de pièce choisie par la troupe année après année, je me débrouillais très bien. Si bien que j’ai, finalement, toujours obtenu le premier rôle feminin. Ce fut notamment le cas pour la pièce dramatique Die Sancta Barbara ou encore pour E Dorf in Deifelskralle, un spectacle historique écrit par Elocus Schneider qui retraçait l’histoire de Epfig pendant la Révolution française. Dans cette pièce que nous avons jouée en janvier 1956, j’ai eu la chance de donner la réplique aux célèbres acteurs alsaciens Bernard et Georges Guntz, eux-mêmes originaires de Epfig. Comme toute actrice normalement constituée, j’étais saisie par le trac avant chaque lever de rideau. Toutefois, un soir, mon trac s’est transformé en crise d’angoisse. À quelques minutes du lancement de l’acte I, alors que la salle du foyer Notre-Dame était comble, j’ai totalement oublié mon texte. Je ne parvenais plus à me souvenir du moindre mot. J’étais totalement paniquée par mon entrée en scène. Débordée par l’émotion, j’ai fait part de mon désarroi à mes camarades de jeu. Seulement à ce stade-là, je ne pouvais plus reculer. Les traditionnels coups de bâton ont résonné et, comme par magie, chaque réplique m’est revenue. J’adorais le genre de sensation que me procurait le théâtre.
Je ne comprends pas Marthe, les autres jeunes filles restent toutes à la maison et apprennent à tricoter, se désolait ma mère.
Non seulement le tricot ne m’intéressait pas, mais de plus j’ai toujours été sociable et n’ai jamais tenu en place. J’avais besoin de mouvement et d’évasion et pour moi le théâtre était une activité qui répondait à tous mes besoins. (…) J’étais très fière de mon travail d’actrice de théâtre, d’autant qu’après chaque représentation les spectateurs venaient sans réserve me féliciter pour la qualité de ma prestation. La seule qui n’ait jamais fait le déplacement était ma mère. Les seules paroles qu’elle ait prononcé à ce sujet m’ont été rapportées par l’une de ses amies.
Je ne sais pas comment elle fait pour retenir tout ce texte, parce que jamais je ne la vois répéter. (…)
Anita F (Colmar – 68), Essai sur l’Essentiel et la synchronicité de la Vie, 2019.
Depuis petite, depuis mon enfance, je vis dans un entre-deux. Je suis dans la vie, sur terre, et en même temps j’ai accès à d’autres réalités, d’autres niveaux de conscience. Je parle à mes guides et à tous ceux qui veillent sur les vivants, ou plutôt, ils me renseignent à propos des personnes que je rencontre. Dans quel but ? Que je permette aux gens de trouver l’harmonie. Selon leurs termes, je suis là pour permettre aux gens de retrouver leur identité profonde.
Je ne sais pas vraiment comment fonctionne cette autre forme de conscience. Tout ce que je sais c’est que les guides me donnent des renseignements qui éclaircissent toutes sortes de situations. Une telle faculté exacerbe mes émotions. Elles sont plus intenses et nettes que celles de la plupart des gens. Par exemple, les gens savent qu’un proche est malade, mais ne le ressentent pas, alors que moi, oui et de tout mon être.
Cela fait plus de trente ans que j’ai décidé de mettre mon expérience au service des gens et que j’exerce le métier de médium parapsychologue. Au cours de ma carrière, j’ai été amenée à rencontrer tout un tas de personnes très différentes qui m’ont toutes fait part de leurs incroyables histoires et des leçons qu’elles en ont tiré.
Des médecins, des patrons, des mères de famille, des artistes, des gens comme vous, des gens comme moi ayant généralement vécu des drames ou s’interrogeant sur le plus grand mystère de l’univers : « LA VIE »
C’est l’histoire de ces hommes et de ces femmes que je souhaite aujourd’hui partager avec vous en écrivant Trouver la sérénité lors de cette traversée humaine. À travers sa démarche, son ouverture d’esprit, son intérêt pour la médiumnité, chacun d’entre nous peut s’identifier et trouver un morceau de sa propre histoire et, pourquoi pas, des réponses à ses questions.
J’écris ce livre afin de transmettre ce que j’ai appris sur le vaste sujet de la synchronicité de l’existence. Nous traversons tous des étapes dans notre vie, faisons des rencontres déterminantes, autant d’évolutions positives de notre être profond qui se manifestent souvent de manière inattendue. Toutes ont une raison d’être. Rien n’arrive par hasard.
Ce que je souhaite avant tout, c’est montrer que nous pouvons tous identifier et apprendre de ces expériences synchronisées. Plus qu’une possibilité, il s’agit même d’une nécessité afin que chacun puisse aller plus loin dans la connaissance de soi, dans la compréhension de la vie et des autres. Tout ce que nous sommes et tout ce qui nous arrive fait partie d’un système plus grand. Si chacun de nos actes et chacune de nos expériences a des conséquences, l’essentiel de la vie est écrit et fait partie d’un mécanisme beaucoup plus large qui lie les êtres humains les uns aux autres.
Dans cette humanité, il est difficile, pour beaucoup de monde, de vivre parmi, et avec, les autres. Nous sommes tous uniques et possédons une conscience propre. Ainsi, les vibrations des uns peuvent être incompatibles avec celles des autres. Nous avons tous, autant que nous sommes, une palette d’émotions aussi positives que négatives que notre être a besoin d’expérimenter pour évoluer et surtout pour se trouver. Il n’y a qu’en avançant sur ce chemin que nous devenons plus solides. Expérimenter la synchronicité de la vie, c’est tout simplement grandir.
Enfant, mon rêve était de devenir psychologue. Je pense qu’à ma manière, j’ai largement réussi. J’ai aidé, et aide toujours, au moins autant de monde à traverser des moments difficiles que si j’étais allée au bout de cette ambition. Je m’efforce de permettre aux gens de garder foi et confiance en la vie dans des moments où ils s’enferment en oubliant qu’elle peut être belle.
Ce livre s’articule autour de deux thèmes principaux : la connaissance de soi et l’apprentissage de la vie entre Hommes. J’y aborderais différents aspects de la vie, des concepts, des « lois » qui échappent souvent à notre entendement et qui pourtant régissent notre monde.