Les blessures de l’âme :                   #1 LE REJET Comprendre pour guérir

Il y a des lectures qui changent pour toujours notre vision de la vie.

J’ai souvent entendu cette phrase, mais je ne l’avais jamais expérimenté, jusqu’à ces derniers mois. Pourtant j’en ai lu des livres, des dizaines, des centaines, des milliers (non, là j’exagère)… L’ouvrage en question s’intitule Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même. Il a été écrit par la papesse québécoise du développement personnel, Lise Bourbeau. Grâce à une description très détaillée de ces « blessures de l’âme » qui surviennent dans la petite enfance pour se répéter tout au long de la vie, le REJET, l’ABANDON, la TRAHISON, l’HUMILIATION et l’INJUSTICE, elle nous aide à les comprendre pour mieux les panser et enfin atteindre l’épanouissement en s’autorisant à être nous-même. Rien que ça !

Ce livre a atterri entre mes mains, à la veille de Noël dernier, grâce à l’entremise de mon amie Anne. Dans un de ces rêves, on lui demandait de me transmettre ce livre. Ce qu’elle s’est empressée de faire ! Je ne l’ai pas lu tout de suite, mais je l’ai emporté avec moi lors d’un séjour au bord de la mer.

« Lorsqu’un enfant naît, il sait au plus profond de lui que la raison pour laquelle il s’incarne, est d’être lui-même tout en vivant de multiples expériences jusqu’à ce qu’il parvienne à s’aimer à travers elles. »

Lise Bourbeau

Dès les premières pages, j’ai eu le sentiment que ce livre avait été écrit pour moi. Une lecture qui a, sans exagérer, été une révélation. Elle a changé ma vision des comportements humains et des rapports sociaux. En effet, l’étude de ses écrits m’a ouvert les yeux sur les tenants et les aboutissants de certains comportements, certaines attitudes que chacun de nous peut observer chez lui-même ou ses proches.

Le rejet est la première des blessures, celle qui apparaît en premier dans la vie de l’enfant d’après la théorie de Lise Bourbeau. Je reviendrai, dans les prochaines semaines, avec précision sur chacune des 5 blessures, afin que vous puissiez, derrière votre écran, vous faire une idée de la ou les blessures qui pourrai(en)t vous correspondre. Il paraît que nous en vivons tous au moins 2, très rarement les 5 en même temps !

Le processus de l’étouffement de soi !

Pour être parfaitement lui-même, un enfant doit devenir conscient des conséquences des expériences qu’il vivra au cours de sa vie.

Or, dès notre petite enfance, nous nous rendons compte qu’oser être soi-même dérange le monde des adultes. Nous en déduisons qu’être soi, au naturel, n’est PAS une bonne chose. Cette prise de conscience chez l’enfant est particulièrement douloureuse et induit souvent des crises de colère (crise d’enfance ou crise d’adolescence). Elles ne sont pas du tout naturelles, mais si fréquentes que désormais nous pensons qu’elles sont normales. Selon l’ouvrage de Lise Bourbeau, la plupart des enfants passent par les 4 phases de déconstruction de leur Etre profond :

  • Étape 1 : connaître la joie d’être eux-mêmes
  • Étape 2 : vivre la douleur de ne pas avoir le droit d’agir en conséquences
  • Étape 3 : traverser une période de crise et de révolte
  • Étape 4 : les enfants se résignent, en se créant une personnalité de composition (un masque qui sert à se protéger), pour correspondre à ce que les adultes veulent qu’ils soient

Rejet : action de jeter au-dehors ; ne pas vouloir avoir dans sa vie

« Rejeter quelqu’un, c’est le repousser volontairement, ne pas vouloir l’avoir à ses côtés ou dans sa vie. » Le rejet est la première des cinq blessures fondamentales de l’âme, qui empêchent d’être soi-même. Le rejet est une blessure aussi profonde qu’elle est courante. Celui qui souffre de rejet se sent « rejeté » dans son être et dans son droit d’exister. Cette blessure peut s’éveiller et se manifester très tôt dans la vie d’un individu, de la conception à l’âge de 1 an. Pour beaucoup de personnes, elle est à l’origine de nombreux maux et malaises, qu’ils soient d’ordre physiques ou émotionnels qui ont germé au cours de l’enfance et qui ne cessent de se répéter au cours de la vie d’adulte, dès qu’un événement ou une discussion la réactive. Si vous avez parfois le sentiment de sur-réagir (par les mots ou par une sensation de déprime) de manière inexpliquée face à un certain type de situations (par exemple à chaque fois qu’on ne vous écoute pas suffisamment), il est fort possible que vous souffriez d’une blessure de rejet.

Quelques notions à avoir en tête concernant la blessure de rejet :

Avant de rentrer dans le détail de la blessure de rejet, je vous propose une courte liste de principes à intégrer pour bien comprendre le principe de la blessure de rejet :

  • Elle est vécue avec le parent de même sexe.
  • La blessure est inscrite dans l’inconscient et n’est donc pas vécue, en conscience.
  • La blessure est vécue de génération en génération. Le parent à l’origine du sentiment de rejet l’a sans doute vécu lui aussi.
  • La première réaction d’une personne qui se sent rejetée est de fuir. Les personnes rejetées, pour survivre émotionnellement, adoptent le masque et la posture du fuyant.
  • Un fuyant est généralement détaché des choses matérielles.
  • Il est très courant de faire subir, inconsciemment, sa propre blessure aux autres. Plus la blessure de rejet est importante, plus la personne s’attire des circonstances pour être rejetée ou rejeter quelqu’un d’autre.

Travailler à guérir cette blessure, c’est s’assurer un avenir moins douloureux.

Une blessure marquée dans l’esprit et le corps

Les personnes qui souffrent d’une blessure de rejet marquée, adoptent des attitudes qui n’appartiennent qu’à elles. Souvent, ces personnes pensent qu’il s’agit de trait de caractère ou de personnalité alors que pas du tout ! Ces attitudes sont induites et provoquées par le masque du fuyant. Pour visualiser concrètement ce phénomène, me revient en mémoire le film The Mask de Chuck Russell, dans lequel Stanley Ipkiss, alias Jim Carrey, se retrouve, à chaque fois qu’il l’enfile, soumis aux volontés d’un masque contre lequel il ne peut rien. Bien entendu, dans la vraie vie, les attitudes induites par le masque sont bien moins extrêmes.

Voici certaines attitudes propres à une personne rejetée, et donc fuyante, décrites par Lise Bourbeau :

  • Des personnes qui fuient facilement dans leur monde.
  • Un enfant qui s’est senti rejeté vivra, plus que les autres, dans un monde imaginaire. D’apparence tranquille, il ne fait aucun bruit. C’est un enfant qui cherchera à fuir la maison notamment en se réfugiant à l’école, où il se sent en sécurité.
  • L’attitude fuyante peut-être fugace ou durer des journées ou des semaines entières. C’est une façon pour la personne blessée de ne pas être présente à ce qui se passe, pour éviter de souffrir.
  • Adulte, le fuyant recherche la solitude, car s’il recevait beaucoup d’attention, il aurait peur de ne pas savoir quoi en faire. Il est persuadé qu’il doit subir plein de situations désagréables, comme s’il n’avait pas le droit de riposter.
  • Le fuyant développe souvent des problèmes de peau, pour ne pas être touché.
  • Le corps du fuyant est étroit et contracté, facile à faire disparaître. Il n’est pas rare que l’on dise des personnes blessées par le rejet qu’elles ont « la peau sur les os ». Dans les cas de rejet extrême subi pendant l’enfance, il est possible que le corps de la personne présente une difformité.

Déconstruire sa blessure pour la guérir

La bonne nouvelle dans tout cela, c’est qu’il n’est jamais trop tard pour guérir, se débarrasser de ce masque encombrant pour être enfin soi-même et envisager la vie et ses rapports aux autres d’une manière nouvelle. Cicatriser sa blessure permet d’être plus autonome, moins dépendant, affectivement.

Pourquoi est-il si important de se soigner ? Parce que plus nous réprimons nos souvenirs douloureux, plus ils s’ancrent profondément dans notre inconscient. Le risque est que, un jour, un trop plein fasse déborder le vase et que la douleur devienne trop difficile à gérer. En se confrontant au rejet que nous avons vécu avec notre parent de même sexe, nous pouvons libérer toute l’énergie que nous utilisions pour la dissimuler et l’utiliser pour construire notre vie en étant nous-mêmes.

Ainsi, prendre connaissance du phénomène de la blessure de rejet est la première étape sur le chemin de la guérison.

Prendre conscience que : SI NOUS VIVONS LE REJET, C’EST PARCE QUE NOUS NOUS REJETONS NOUS-MÊMES est la deuxième étape. Ceux qui nous rejettent sont là pour nous montrer à quel point nous nous rejetons nous-même.

L’acceptation est l’élément déclencheur pour mettre en marche le processus de guérison. AUCUNE TRANSFORMATION N’EST POSSIBLE SANS ACCEPTATION.

La guérison passe par l’expérimentation plus que par la compréhension intellectuelle. Plus nous nous donnons le droit de rejeter, moins nous le ferons à l’avenir. Pour déconstruire son schéma de blessure, il faut tout simplement reprendre les étapes de la construction du masque, mais à l’envers.

Les phases du processus de déconstruction

  1. Prendre conscience du masque que l’on porte
  2. Être révoltée par cette prise de conscience, avoir du mal à accepter sa part de responsabilité préférant rejeter les causes de ses souffrances sur le parent « mis en cause ». L’intensité de la révolte dépend du degré d’acceptation.
  3. Se donner le droit d’avoir souffert de rejet et d’en avoir voulu à son parent. Être compatissant avec soi-même. C’est durant cette phase qu’on lâche prise en ayant de la compassion pour son parent (qui, je le rappelle, a vécu exactement la même chose !) et sa souffrance propre.
  4. Redevenir soi-même en cessant de croire qu’il est vital de porter un masque pour se protéger. Intégrer que la vie n’est qu’une somme d’expériences qui servent à apprendre ce qui est bon pour soi.

La blessure de rejet est en voie de cicatrisation lorsqu’on commence à s’affirmer, à prendre la place qui est la nôtre.

C’est l’amour de soi et la compassion envers les autres qui guérissent. C’est aussi simple (mais pas évident) que ça !

Le mot de la fin est pour l’inspiratrice de cet article, Lise Bourbeau :

« L’amour véritable est l’expérience d’être soi-même. »

Sources :

BOURBEAU, Lise, Les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même, Éditions E.T.C, Québec, 2013.

Site officiel de Lise Bourbeau

À venir dans les prochaines semaines :

#2 L’abandon

#3 L’humiliation

#4 La trahison

#5 L’injustice

À découvrir ou redécouvrir dans cette rubrique :

HISTOIRE D’ ♥ : Nicolas II et Alexandra : L’amour jusqu’à la fin de l’ancien monde